Prévention des addictions des jeunes éloignés de l’emploi : la MILDECA s’engage aux côtés de l’EPIDE dans la mise en place d’une stratégie d’intervention précoce

Malakoff, le 10 octobre 2018 – Les addictions constituent un frein à l’insertion professionnelle, en particulier des jeunes, dont les consommations demeurent à des niveaux élevés. Face à ce constat partagé et à cette préoccupation commune, la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) et l’EPIDE unissent leurs efforts. C’est en effet grâce au concours financier de la MILDECA que l’EPIDE s’est engagé dans le déploiement d’une stratégie d’intervention précoce. Nicolas Prisse, président de la MILDECA, est venu visiter aujourd’hui le centre EPIDE de Lyon-Meyzieu et présenter à cette occasion aux partenaires institutionnels l’expérimentation conduite dans quatre centres.

En 2013 et 2016, l’EPIDE a réalisé une enquête auprès de volontaires nouvellement accueillis pour évaluer leurs vulnérabilités lors de leur entrée à l’EPIDE. Plus d’un sur cinq ont déclaré des consommations de substances psychoactives, parmi lesquelles l’alcool ou le cannabis.

Intervenir auprès des jeunes accueillis dans les centres de l’EPIDE correspond à la priorité portée par la MILDECA d’une prévention déterminée des consommations à risque d’alcool, de tabac et de cannabis. L’EPIDE s’adresse prioritairement aux jeunes sortis du système scolaire sans diplôme ni qualification professionnelle, en vue d’une insertion durable dans l’emploi : jeunes vulnérables ayant des parcours de vie ponctués de nombreuses difficultés, parfois exposés au risque de délinquance. Ce public constitue le cœur de cible de l’action de la MILDECA. Intervenir auprès d’eux, c’est miser sur l’avenir.

Dr Nicolas Prisse, Président de la MILDECA

Les consommations à risque de substances psychoactives rendent l’accompagnement des jeunes particulièrement complexe : absentéisme, attitudes non adaptées aux apprentissages, comportements à risque, problèmes disciplinaires, ou encore délinquance. Elles constituent en outre des freins à l’insertion professionnelle (freins pour accéder aux emplois dans les métiers de la sécurité, des transports, de l’armée, etc.) et à la citoyenneté (sécurité routière, respect de la loi, etc.).

Face à ces problématiques, l’EPIDE a adopté un positionnement institutionnel clair fondé sur un axe prévention/accompagnement et un axe disciplinaire. Dans ce cadre, une démarche d’intervention précoce est expérimentée actuellement dans quatre centres (Lyon-Meyzieu, Bourges, Combrée et Bordeaux), avant d’envisager sa généralisation à l’ensemble du réseau des 19 centres.

Pour mettre en œuvre ces actions, l’EPIDE s’est rapproché de la Fédération Addiction, dans la continuité de la mission qui avait été confiée à celle-ci par la MILDECA et le ministère de la Santé, de redynamiser les Consultations Jeunes Consommateurs (CJC) et structurer l’intervention précoce.

Le partenariat entre l’EPIDE et la Fédération Addiction offre l’occasion de mettre en pratique la stratégie d’intervention précoce auprès des jeunes identifiés grâce au soutien des CJC (sensibilisation, interventions) et de s’appuyer sur ce partenaire en termes d’expertise et d’accompagnement à la mise en œuvre d’actions innovantes. Le projet se décline ainsi en trois axes :

  • mettre en place une démarche d’ingénierie d’actions de prévention, d’accompagnement et de soin, en lien avec les CJC de proximité ;
  • renforcer les compétences des agents de l’EPIDE et développer une culture commune des addictions ;
  • sécuriser l’environnement des volontaires en situation précaire d’hébergement.

Ces comportements addictifs constituent souvent des réponses à des vies émaillées de souffrances et de déshérence. La vie collective, la construction d’un projet et la mobilisation de l’énergie nécessaire à sa réalisation sont des puissants leviers pour éteindre ou lutter contre les addictions. Un personnel largement informé et formé et un partenariat solide avec des spécialistes permettront aux volontaires de trouver tous les moyens pour avancer.

Nathalie Hanet, directrice générale de l’EPIDE

L’intervention précoce : sensibiliser les professionnels pour repérer, accompagner et orienter les jeunes consommateurs.

La stratégie d’intervention précoce s’organise autour de quatre niveaux, dont les trois premiers ont vocation à être déployés par tout acteur placé au contact direct des jeunes. Le premier relève de la mise en place d’un environnement favorable à la santé. Deuxième étape, la tenue d’actions collectives et individuelles, permettant de repérer une situation de vulnérabilité chez un jeune. Le troisième niveau vise à évaluer cette situation avec l’aide d’un spécialiste et de déterminer avec le jeune la forme d’intervention nécessaire. Enfin, cette stratégie se conclut, si besoin, par la prise en charge spécialisée du jeune.


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