Les Français « addicts » à leurs écrans ? Publication des résultats du premier Baromètre MILDECA/Harris Interactive sur les usages d’écrans et les problématiques associées

Afin de mieux comprendre les usages numériques des Français (15 à 75 ans) et de quantifier ceux qui peuvent s’avérer problématiques, la MILDECA a conçu avec Harris Interactive le premier Baromètre annuel sur les usages d’écrans. L’édition 2021 tient compte de l’actualité (confinements, Euro 2020, etc.) pour offrir un panorama complet de ces usages, afin de concevoir des politiques de prévention adaptées et basées sur des indicateurs objectifs.

 

Comprendre les usages pour mieux prévenir les risques

La MILDECA a souhaité mettre en place un baromètre annuel, visant à :

  • évaluer la répartition générale des habitudes numériques des Français ;
  • déterminer la fréquence des usages considérés comme potentiellement problématiques ;
  • quantifier les conduites à risque associées aux usages numériques (snacking, consommations de tabac, d’alcool, de cannabis ou d’autres drogues illicites) ;
  • identifier les familles d’usages et les profils les plus à risque, afin de mettre en place des stratégies de prévention adaptées.

Commandité à Harris Interactive, élaboré avec le concours d’experts du monde universitaire , et conçu pour être renouvelé chaque année, ce baromètre permettra de suivre l’évolution des indicateurs au fil du temps et de quantifier plus finement certains phénomènes, y compris émergents, qui peuvent constituer un risque pour la santé ou le bien-être des Français (15 à 75 ans).

La reconnaissance de ces usages problématiques (soit en termes de temps passé ou d’activité effectuée) fait aujourd’hui l’objet d’un consensus scientifique. Ces conséquences peuvent se traduire par des effets délétères à plusieurs niveaux :

  • physiologique : syndrome de l’oeil sec, trouble musculo-squelettique, obésité, myopie, dégradation de la qualité du sommeil, etc. ;
  • psychologique et psychique : isolement, perte de confiance en soi, dépression, etc. ;
  • bien-être et qualité de vie : équilibre vie privée/vie professionnelle, endettement, etc. ;
  • cognitif : retard du développement de l’enfant.

Cette volonté de prévenir les usages excessifs des écrans chez les mineurs et de mieux accompagner les parents face à ces enjeux a d’ailleurs été au centre de la Conférence des familles organisée les 5 et 6 octobre par Adrien TAQUET, secrétaire d’État chargé de l’Enfance et des Familles. A été signé, à cette occasion, le « Protocole d’engagements pour une utilisation raisonnée et raisonnable des écrans chez les mineurs » avec l’ensemble des acteurs du secteur (jeux video, chaines de télévision, plateformes de video à la demande, reseaux sociaux, constructeurs, opérateurs mobile) et des associations d’accompagnement à la parentalité numerique. Dans le cadre du Plan priorité prévention, le Gouvernement porte ainsi une feuille de route pragmatique et engagée sur l’usage des écrans par les jeunes.

 

Généralisation massive des usages, notamment chez les jeunes, et développement de certains comportements se rapprochant des conduites addictives

Les résultats de cette première vague du Baromètre confirment la généralisation des usages numériques des Français, met en lumière l’émergence d’usages intensifs, notamment chez les plus jeunes, et permet de quantifier certains comportements potentiellement problématiques se rapprochant des conduites dites « addictives ».

L’ensemble des répondants utilise aujourd’hui le numérique pour de nombreuses activités : communication personnelle (94%) ou professionnelle (89%), achat en ligne (92%), recherche d’informations (88%), visionnage de vidéos (86%) ou jeux (61% à des jeux vidéo et 49% à des jeux d’argent et de hasard). Ces activités sont plus fréquentes chez les hommes, les moins de 35 ans et les personnes appartenant aux catégories les plus aisées.

Les usagers quotidiens intensifs (plus de 4h/jour) sont globalement deux fois plus nombreux chez les 15-24 ans que chez leurs ainés.

Par ailleurs, l’étude observe que globalement, à travers leurs activités numériques, les répondants cherchent d’abord à se divertir (38%), s’informer (28%) et gérer des démarches administratives ou d’achat (15%). Cependant, les jeunes recherchent avant tout du divertissement, alors que les plus âgés pratiquent des activités numériques davantage liées à la recherche d’informations.

8 répondants sur 10 sont conscients de ne pas maitriser leurs usages d’écrans sans pour autant être en mesure de changer de comportement.
Plus de 8 répondants sur 10 passent plus de temps que prévu sur les écrans, quel que soit le type d’activité. Une majorité de répondants estime ne pas pouvoir arrêter ou diminuer ses activités numériques, notamment pour le jeu, les vidéos et la communication (notamment via les réseaux sociaux) pour les plus jeunes.

L’étude permet de relever que les émotions associées aux écrans sont globalement positives mais les résultats indiquent aussi une certaine ambivalence. C’est notamment le cas des activités liées à la recherche d’information qui génèrent des émotions négatives comme de l’anxiété et de la frustration pour 20% des usagers. Ces émotions négatives pourraient être liées au flux continu d’informations des réseaux sociaux, avec des contenus potentiellement inquiétants.

Enfin, il est à noter que près d’un quart des répondants (et 42% des 15-24 ans) consomme plus de confiseries, sodas et snacks pendant leurs activités numériques. C’est aussi le cas pour le tabac (10%) et l’alcool (7%).

Méthodologie et limites

Réalisée par Harris Interactive, cette enquête a été effectuée en ligne du 23 au 30 juin 2021 auprès d’un échantillon de 2012 répondants, représentatif des Français âgés de 15 à 75 ans. L’élaboration du questionnaire a bénéficié du soutien d’experts issus du monde universitaire et institutionnel et reconnus dans le domaine des conduites addictives et problématiques des écrans.

Certains résultats sont cependant à appréhender avec prudence car différents biais peuvent subsiter (notamment sur l’exactitude de la perception de la durée de leurs propres usages des écrans par les répondants). Les prochaines vagues d’enquête de ce baromètre permettront d’identifier des tendances sur les usages des écrans par les Français


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