Le sevrage et la substitution

Le sevrage

Le syndrome de sevrage est l’ensemble des symptômes, de gravité variable, qui survient lors de l’interruption totale ou partielle d’une substance psychoactive consommée régulièrement. C’est l’un des indicateurs d’une dépendance.

Le traitement de sevrage consiste à prendre en charge des consommateurs physiquement dépendants à des substances psychoactives. Il s’opère selon les cas en milieu hospitalier ou en ambulatoire (sans hébergement). Il vise à limiter le malaise physique et psychique lié au manque. On parle également plus particulièrement de cure de désintoxication.

Le traitement de sevrage concerne les personnes dépendantes de l’alcool, du tabac et des opiacés dont l’interruption de la consommation entraîne un syndrome de manque. Mais il est maintenant courant de regrouper sous le terme de sevrage l’ensemble des mesures thérapeutiques destinées à aider un sujet à mettre fin à sa consommation de substances psychoactives même si cette dépendance ne s’accompagne pas de signes physiques de sevrage.

La dépendance aux barbituriques ou aux benzodiazépines fait l’objet d’un sevrage par diminution progressive des doses.

Concernant la dépendance aux opiacés les médicaments de substitution peuvent être prescrits comme une aide au sevrage dans les premiers temps de la recherche de l’abstinence.

La substitution

Le principe du traitement de substitution aux opiacés est d’administrer au consommateur un médicament ayant une activité pharmacologique similaire à celle du produit addictif.

Le médicament de  substitution permet d’éviter les effets physiques du « manque » lors du sevrage, de stopper et/ou de diminuer la consommation d’héroïne et surtout, de mettre en place l’accompagnement, médical, psychologique et social qui fait partie intégrante du traitement de substitution aux opiacés, dans l’objectif de réduire les risques de rechute.

En bénéficiant d’un traitement correctement adapté, associant médicament et accompagnement médico-psycho-social, le patient peut construire ou poursuivre un projet de vie, trouver ou retrouver un réseau familial, affectif et professionnel. Cet accompagnement facilite le cas échéant la régularisation des droits sociaux, de problèmes avec la justice, la mise en œuvre de soins de maladies associées…

La durée d’un traitement de substitution est variable en fonction des situations cliniques. Il n’existe pas de règle quant à la durée et la gestion de la phase d’arrêt de ces médicaments.

Certaines personnes suivront le traitement sur une courte durée tel un traitement de sevrage, d’autres sur longue durée. Certains ne l’interrompront pas, le traitement est alors dit "de maintenance". Ce n’est pas un signe d’échec, le patient sera alors suivi dans la durée tel un patient diabétique pour lequel l’insuline est indispensable à sa santé tout au long de sa vie.

Les trois produits de substitution aux opiacés actuellement autorisés sont la méthadone, la buprénorphine haut dosage (le Subutex® et ses génériques) et le suboxone.

La substitution concerne également le tabagisme pour lequel il existe les substituts nicotiniques (patch, gommes etc.).

Partir en voyage avec ses médicaments stupéfiants

Les médicaments de substitution aux opiacés suivent les règles applicables aux stupéfiants, en particulier lors de voyages à l’étranger. Ces règles de transport varient d’un pays à l’autre.

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) propose une fiche sur le transport personnel de médicaments stupéfiants détenus dans le cadre d'un traitement médical qui fait le point sur les différentes procédures. L’ANSM met en ligne également la demande d'attestation de transport personnel de médicaments stupéfiants dans le cadre d'un traitement médical.

Le site du ministère des Affaires étrangères dans sa rubrique « Conseils aux voyageurs » donne des conseils "santé" en fonction de chaque pays.

Pour aller plus loin