Avis du HCSP : pas de preuve d’un effet protecteur du tabac contre le Covid-19 à ce jour

Publié le 15/05/2020 - Mis à jour le 07/01/2022

Devant la forte médiatisation d’études suggérant le statut protégé des fumeurs face au COVID-19, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) a conduit une analyse des données épidémiologiques disponibles à ce jour. Ses conclusions appellent à la plus grande prudence.

Pour analyser la relation entre le statut tabagique et le risque de développer une infection symptomatique à Covid-19 et une évolution vers une forme grave, le HCSP s’est appuyé sur une revue de la littérature, des échanges avec des chercheurs ayant conduit des études portant sur le sujet, ainsi que sur une analyse réalisée ad hoc des données issues de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris.

Ces éléments permettent de confirmer que le tabagisme est un facteur de gravité et d’évolution défavorable dans le Covid-19, ce qui est cohérent avec les observations d’autres infections respiratoires.

S’agissant des résultats concernant le moindre risque de développer une infection, ceux qui sont disponibles à ce jour sont fragiles. Ils peuvent s’expliquer notamment par le fait que de nombreux fumeurs aient été classés comme non-fumeurs du fait d’une qualification peu fiable de cette information dans la plupart des recueils de données.

En conclusion, le HCSP recommande :

  • d’informer clairement qu’il n’y a pas d’argument pour présenter le tabac comme protecteur vis-à-vis de l’infection par SARS-CoV-2 à ce jour,
  • de poursuivre la recherche sur les liens entre tabac et Covid-19,
  • de maintenir et de renforcer les dispositifs de lutte contre le tabac qui représente une des principales causes de morbi-mortalité en France.