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Tabac

Publié le 10/08/2015
  • Le produit
  • Les effets
  • Les risques

Le tabac est une plante cultivée dans le monde entier. Après séchage, les feuilles sont mises à fermenter pour obtenir un goût spécifique. Les tabacs en feuilles sont classés selon leur variété ou leur mode de séchage. Les tabacs bruns sont séchés à l'air et au feu ; les tabacs blonds sont séchés à l'air chaud, les tabacs clairs (« goût américain ») sont séchés à l'air ou au soleil.

Le tabac est proposé à la consommation sous forme de cigarettes, cigares, tabac en vrac (à rouler ou pour la pipe / chicha), tabac à chiquer. Toutes ces formes sont toxiques. Le tabac à rouler est encore plus nocif que les cigarettes vendues en paquet : son rendement en nicotine et en goudrons est trois à six fois plus élevé, et les cigarettes roulées ne contiennent généralement pas de filtre.


Le tabac contient de la nicotine, qui possède un effet « éveillant », anxiolytique et coupe-faim. Quelques secondes après avoir inhalé la fumée, le fumeur ressent :

  • des sensations de plaisir, bien-être, stabilisation de l’humeur, réduction de l’anxiété et du stress.
  • des sensations de stimulation cognitive, d’augmentation de la concentration intellectuelle, de la vigilance, de la mémoire à court terme.
  • une diminution de la sensation de faim.

 

Mais ces sensations dues à l’action de la nicotine sur le cerveau sont souvent trompeuses, notamment en ce qui concerne l’anxiété et le stress.

En réalité, loin d’apaiser le stress, la nicotine en augmente l’effet. Lorsqu’une personne fume, ses pulsations cardiaques sont plus rapides, sa pression artérielle augmente. C’est pour cela que la nicotine est classée parmi les substances excitantes, et non pas parmi les substances calmantes. Fumer est en fait une très mauvaise réponse face au stress : plus on est stressé, plus on fume et plus on fume, plus on stresse. Les personnes qui arrêtent de fumer déclarent souvent que cela leur a permis à terme de retrouver de la sérénité.

 

Et le tabac peut également provoquer des sensations moins agréables :

  • maux de tête, vertiges, diminution de la résistance à l’effort physique (le tabac limite l’apport d’oxygène au cerveau et aux muscles) ;
  • effets sur la digestion, dus à l’augmentation de la sécrétion d’acides gastriques.

 

QUE CONTIENT LA FUMEE DE TABAC ?

La fumée de tabac est un mélange de gaz et de particules qui se forme à une température pouvant atteindre 900°C. La combustion du tabac provoque la formation de plusieurs milliers de substances toxiques, qu’on retrouve dans toutes les formes de tabac. Plus de 60 de ces substances ont été identifiées comme cancérigènes.

Nicotine

Présente dans les feuilles de tabac, cette substance se retrouve sous forme de particules en suspension dans la fumée. La nicotine est l’élément psychoactif du tabac. C’est elle qui entraîne la tolérance / accoutumance qui peut apparaître dès les premières semaines, voire les premiers jours, et pour une faible consommation de tabac. La nicotine affecte aussi les systèmes respiratoire et cardiovasculaire.

Goudrons

Particules solides formées par la combustion du tabac. Parmi eux se trouvent les principaux responsables des cancers liés au tabagisme. Ils ont aussi un effet nocif sur les tissus et les muqueuses.

Irritants

Mélange d’éléments divers (acétone, phénols, acide cyanhydrique, etc.) qui se révèlent lors de la combustion. Ces substances affectent la capacité respiratoire. Elles entraînent l’inflammation des bronches et la toux.

Monoxyde de carbone

Gaz toxique formé par la combustion incomplète du carbone qui se fixe sur l’hémoglobine du globule rouge à la place de l’oxygène. D’où un moindre taux d’oxygène dans le sang et les organes. Moins bien alimentés, ceux-ci ne peuvent travailler efficacement. Pour compenser, la fréquence cardiaque et la pression artérielle augmentent, diminuant la capacité à l’effort et augmentant les risques cardiovasculaires.

Autres particules

Substances ajoutées au tabac par les industriels, selon des recettes secrètes. Cette information est pourtant cruciale car certains additifs, soumis à la combustion de la cigarette, dégagent de nouveaux composants potentiellement dangereux. Dans certaines cigarettes, l’ammoniac serait utilisé pour faciliter l’inhalation de la fumée sans provoquer de toux et favoriser l’absorption de la nicotine. Différents arômes comme la vanille ont été utilisés pour adapter le goût de la cigarette aux jeunes et aux fumeurs débutants, mais les cigarettes ainsi aromatisées, dites « cigarettes bonbons », ont été interdites en France en 2009. Le génol et le menthol masquent l’effet irritant de la fumée. D’autres additifs rendent la fumée moins repérable, empêchant ainsi les fumeurs passifs de s’en protéger.

Additifs

La fumée de cigarette contient également des métaux lourds : cadmium, mercure, plomb, chrome, etc.

 

Les risques de cancers associés au tabac sont liés d’abord à la durée du tabagisme, puis à l’importance de la consommation quotidienne. Il n’existe pas de seuil au-dessous duquel fumer est inoffensif. La diminution du nombre de cigarettes réduit mais ne supprime pas les risques.

 

1 cancer sur 4 est associé au tabac

 

TROUBLES LIES A L’USAGE

La nicotine, très addictive, provoque rapidement des syndromes de tolérance, de « craving » et de sevrage (« manque ») : irritabilité, angoisse, envie difficilement répressible de reprendre une cigarette. Les gestes et le rituel du fumeur s’ancrent dans les comportements et les habitudes de la personne.

 

Cancers

Le tabac est en cause dans la grande majorité des cancers des poumons, des bronches, du larynx, de la cavité buccale, de l’œsophage. Il augmente fortement le risque d’autres cancers (de la vessie, du pancréas, de l’estomac, du foie, du rein, du sein…).

 

Maladies respiratoires

Essentiellement due au tabagisme, la bronchite chronique évolue vers l’insuffisance respiratoire chronique obstructive si l’usage du tabac n’est pas stoppé. L’emphysème (dilatation excessive et permanente des alvéoles pulmonaires, avec rupture de leurs cloisons) est aussi une maladie souvent liée au tabagisme.

 

Maladies cardiovasculaires

Le tabagisme est un des principaux facteurs de risque d’infarctus du myocarde. Les accidents vasculaires cérébraux, l’artérite des membres inférieurs, les anévrismes, l’hypertension artérielle sont aussi liés, en partie, à la fumée de tabac.

 

TABAC ET FEMMES

  • Le tabac favorise le cancer de l’utérus et le cancer du sein.
  • À consommation égale, les femmes semblent plus sensibles que les hommes à certaines pathologies, notamment le cancer du poumon.
  • L’association pilule-tabac accroît les risques cardiovasculaires.
  • Certaines maladies respiratoires présentent chez les femmes des facteurs de risque et une sévérité accrues.
  • Le tabagisme peut aussi entraîner : baisse de la fertilité, ménopause précoce, perturbation du système hormonal, développement de l’ostéoporose.

 

Chez la femme enceinte, le tabagisme est un facteur de risque avéré de retard de croissance intra-utérine, de risques de grossesse extra-utérine, et de prématurité. De nombreuses études ont montré une association significative entre tabagisme maternel pendant et après la grossesse (tabagisme passif autour du bébé) et syndrome de la mort subite du nourrisson.

Le tabagisme passif subi par le fœtus d’une femme enceinte fumeuse l’expose à de nombreux risques pour l’avenir : asthme, infections respiratoires, otites récidivantes, troubles de l’attention, hyperactivité, troubles de l’apprentissage… L’enfant né d’une mère fumeuse a également un risque plus important de devenir fumeur.

 

Il est possible et bénéfique d’arrêter de fumer à n’importe quel moment de la grossesse.

L’utilisation des substituts nicotiniques est autorisée sous contrôle médical chez les femmes enceintes et les femmes qui allaitent. Les substituts peuvent être prescrits par un médecin, un gynécologue ou une sage-femme.

 

LES SOLUTIONS POUR ARRETER

Il est possible de s'arrêter de fumer sans aide particulière, ni médicament ou substitut. Cependant, pour augmenter ses chances d’arrêter durablement, on peut se faire aider par des professionnels de santé (médecins de ville, pharmaciens), consultations de tabacologie, service d’aide en ligne (Tabac Info Service), etc. Ces consultations peuvent aussi être proposées dans les Consultations Jeunes Consommateurs et les CSAPA.

 

Il existe différentes méthodes d'aide au sevrage avec ou sans contrôle médical adaptées selon le profil et la motivation de la personne :

  • une substitution nicotinique (patchs, gommes à mâcher, etc. vendus en pharmacie) permettant un sevrage progressif de la nicotine et réduisant les effets du manque ;
  • un traitement médicamenteux (bupropion, par ex.) ;
  • une aide psychologique individuelle ou collective, des rencontres avec d'anciens fumeurs, la relaxation et les techniques respiratoires, diététiques, etc. peuvent être préconisées.

 

chiffre clé

2 100 000

fumeurs ont eu recours à des traitements d’aide à l’arrêt du tabac en 2016

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