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Héroïne

Publié le 13/03/2019
  • Le produit
  • Les effets
  • Les risques

L'héroïne est un opiacé puissant, obtenu par synthèse à partir de la morphine, extraite du pavot. La morphine est le médicament le plus actif contre la douleur. Il arrive que ce médicament soit détourné, avec les mêmes dangers que ceux de l’héroïne.

 

L’héroïne peut être fumée, sniffée (reniflée avec une « paille ») ou injectée (à l’aide d’une seringue). Quelle que soit la façon dont elle est consommée, elle comporte toujours des risques importants pour la santé.

L’injection est cependant le mode de consommation le plus dangereux, notamment en raison du risque particulièrement important de transmission sanguine du VIH/sida et des virus des hépatites B ou C. En France, les pratiques d'injection sont stables depuis les années 1990.

 

L’héroïne peut prendre :

  • différentes formes : poudre, granulés, cailloux…
  • différentes couleurs : blanche, brune, beige, grise, rosâtre…
  • différents noms : rabla, came, tar, dré, poudre, smack, junk, horse, schnouff, blanche, brune, brown sugar…

 


Effets recherchés

"Montée" plus ou moins rapide et puissante selon les modes d’administration et le produit. Puis sensations de calme, d’apaisement, de diminution de l’angoisse et de l’anxiété. Ces effets disparaissent après quelques heures et sont suivies d’une période de somnolence.

 

Effets non désirés possibles

  • Dès la première prise : ralentissement du rythme respiratoire / cardiaque et de la tension artérielle, possibles vertiges, nausées, vomissements, etc.
  • Après quelques prises : possibles perturbations des cycles du sommeil, perte d’appétit et de désir sexuel, retard ou impossibilité de l’orgasme ou de l’éjaculation chez l’homme, perturbation ou arrêt des règles chez la femme, etc.
  • Lorsque la consommation régulière s’installe (en quelques semaines, voire quelques jours) : l’état de manque, entre deux consommations, a d’importants effets psychologiques (irritabilité, angoisse, perte d’appétit, trouble du sommeil…) et physiques (pouls élevé, éternuements, sensation de froid intense, fièvre, douleurs dans les reins, maux de ventre, dérangements intestinaux…).

Les effets varient selon le mode de consommation, le produit, la dose, les caractéristiques physiques et psychologiques de chaque personne et la fréquence de consommation : les effets recherchés ressentis lors des premières prises ont tendance à diminuer par la suite, tandis que les effets pénibles et en particulier ceux liés au manque ont tendance à augmenter.

Des risques dès la première fois

Les risques infectieux :

  • Consommer dans un environnement à l’hygiène insuffisante comporte des risques d’infections locales causées par des champignons ou des bactéries.
  • Partager et réutiliser le matériel d’injection (seringue, récipient, eau, filtre, tampon d’alcool, tampon sec) ou la paille de sniff favorise la transmission du VIH/sida et des virus des hépatites B et C (les hépatites passent souvent inaperçues, peuvent provoquer des cancers et détruire le foie). C'est pour enrayer le phénomène de contamination qu'a été mise en place à partir de 1987 une politique de réduction des risques.

 

Le risque de surdose (overdose)

L’héroïne ralentit la respiration. Cet effet peut être très brutal et dangereux. Il peut s’accompagner d’un relâchement des muscles et de troubles de la conscience, entraîner un coma et parfois la mort : c’est ce qu’on appelle la surdose (ou overdose).

 

Ce risque existe quel que soit le mode de consommation (que l’héroïne soit fumée, sniffée ou injectée), quelle que soit la quantité consommée, même faible. Il est plus important :

  • chez les nouveaux usagers (premières fois) ou en cas de reprise de consommation après une période d’abstinence
  • si l’héroïne est très concentrée ou coupée avec des tranquillisants
  • en cas de mélange avec d’autres drogues et/ou de l’alcool et/ou certains médicaments (somnifères, tranquillisants, antidouleur)

 

Soigner les troubles liés à l’usage d’héroïne

L'objectif de la prise en charge est l'arrêt de la consommation et de la prise compulsive d'opiacés. Cette prise en charge s'inscrit dans la durée et prend en compte les aspects médicaux, psychologiques et sociaux.

 

Le traitement médical peut prendre la forme :

  • soit directement d'un sevrage. Celui-ci est réalisé en hospitalisation ou à domicile, avec une supervision médicale pour soigner les symptômes physiques et psychologiques de manque ressentis pendant le sevrage.
  • soit d'une prescription de traitement de substitution. Celui-ci consiste à remplacer la consommation d'héroïne par la prise par voie orale de médicaments opiacés : méthadone ou buprénorphine haut dosage (Subutex®, buprénorphine Arrow et buprénorphine Mylan).
  • Ces médicaments visent à réduire l’utilisation des produits illicites, diminuer la pratique de l’injection, favoriser une meilleure insertion sociale, améliorer le suivi des traitements de l’infection VIH ou des hépatites et réduire le risque de décès.

 

Certaines personnes n’arrêteront jamais de prendre un traitement de substitution, l’équipe médicale mettra alors en place un « traitement de maintenance ». Ce n’est pas en soi un signe d’échec, le patient sera alors suivi dans la durée tel un patient diabétique pour lequel l’insuline est indispensable à sa santé.

Les traitements de la dépendance (sevrage et/ou traitements de substitution) sont également assurés en prison.

En savoir plus sur la substitution [1]

En savoir plus sur le sevrage [2]

En savoir plus sur la réduction des risques [3]

chiffre clé

180 000

personnes environ ont reçu un traitement de substitution aux opiacés en 2015 (source OFDT)

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URL source: https://www.drogues.gouv.fr/comprendre/les-produits/heroine

Liens
[1] https://www.drogues.gouv.fr/node/1847
[2] https://www.drogues.gouv.fr/node/1848
[3] https://www.drogues.gouv.fr/node/1849
[4] https://www.drogues.gouv.fr/print/1728